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Portrait peint par Geneviève Joannin

Un dimanche d’Août 2010, sortie de messe à l’église de Magnieu, près de Belley… Des habitants de la paroisse, les fidèles de toute l’année, mais beaucoup « d’occasionnels, » ceux que les vacances ramènent régulièrement, ceux que l’amitié pour le curé, Jean–Claude SAINT-GENIS, réunit depuis bientôt cinquante ans, venus de tous les horizons… Une idée traverse une conversation : Jean–Claude va avoir quatre–vingt cinq ans, il va fêter ses soixante ans de prêtrise au printemps prochain. Il est de la génération des prêtres qui ont été formés et qui ont connu l’Église avant le Concile Vatican II. Ils ont cru et coopéré à l’aggiornamento que Jean XXIII avait promis à la suite de ce concile. Ils ont espéré avec lui, vécu le quotidien des hommes et des chrétiens à travers les bouleversements de la fin du XXe siècle, ils assistent avec étonnement, et avec la confiance que leur donne leur foi, aux évolutions d’aujourd’hui… Réflexe d’historien, de journaliste, ou tout simplement d’éducateur dans un temps qui rechigne à transmettre : pourquoi ne pas lui offrir, à l’occasion de son jubilé sacerdotal, une trace de ce parcours ?

Ce qui suit n’est donc pas un livre d’histoire, mais un album de souvenirs, ceux de Jean-Claude et de beaucoup de ses amis qui ont souhaité apporter leur contribution. Un historien sourcilleux trouverait bien çà–et–là quelques approximations sur les dates, mais l’essentiel est dans la manière subjective dont Jean–Claude relit cette aventure, personnellement et avec d’autres, le tableau impressionniste des mille détails qui ont constitué la trame et le visage de l’Église qu’il a rencontrée, subie parfois, qu’il a voulu et veut construire jour après jour, encore et encore. Curé de Magnieu depuis quarante-huit ans, aumônier du lycée de Belley pendant un quart de siècle, attelé à des tâches apostoliques diverses, prêtre de l’Église catholique et pèlerin infatigable de ses marges.

Ce recueil de textes et de témoignages est destiné bien sûr à Jean-Claude SAINT-GENIS. Il est dédié aussi à tous les chrétiens, prêtres ou laïcs, qui se sont engagés à la suite du Christ et de sa Parole, qui ont avancé sur des itinéraires multiples, mais tous éclairés par le Concile Vatican II. « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. »[1]


[1] Constitution conciliaire « Gaudium et spes », L’Église dans le monde de ce temps », § 1