DE SAINT-MAURICE DE GOURDANS À MEXIMIEUX.

De l’espace rural au monde de l’industrie.

Jean-Claude SAINT–GENIS naît le 25 Novembre 1925 à Saint–Maurice-de-Gourdans commune de 700 habitants du département de l’Ain, limitrophe de l’Isère, au confluent de l’Ain et du Rhône. Grâce en particulier à l’industrialisation de la Plaine de l’Ain, à la construction de la Centrale nucléaire du Bugey à Saint–Vulbas et, de façon globale, à l’influence de l’agglomération lyonnaise, elle comptait 2300 habitants en 2007. Lire la suite »

LA FORMATION AU SÉMINAIRE : MEXIMIEUX ET BELLEY.

Le Petit Séminaire de Meximieux.

En ce milieu des années 30, les entrées en sixième sont rares, moins de 10 % des effectifs des classes de CM2. Ils sont vingt-quatre à rentrer au Petit Séminaire de Meximieux en Septembre 37. Meximieux, ville natale en 1585 de Claude Favre de Vaugelas, le célèbre grammairien, est alors un modeste chef-lieu de canton de tout juste 2000 habitants au pied de la Côtière, rebord méridional du plateau de la Dombes, à une dizaine de kilomètres de Saint–Maurice-de-Gourdans. Bénéficiant elle aussi de l’influence de l’agglomération lyonnaise, à une petite demi-heure de la gare de la Part-Dieu en TER, la commune compte aujourd’hui environ 7500 habitants. Lire la suite »

DE BELLEY À ARGIS.

Un premier poste « intérimaire » : Dompierre.

Ordonné en mars, Jean-Claude est nommé à un premier poste « intérimaire » pour finir l’année et arrive à Dompierre-sur-Veyle, chez « Polycarpe, Célestin, Spiridion DARMET », curé de la paroisse. Première surprise : « il tombe de haut » en découvrant que la bonne du curé a quinze chats, qu’elle ouvre son courrier, mais surtout qu’elle exerce un pouvoir absolu sur le curé. « Je n’aurais jamais cru une telle dépendance d’un curé vis-à-vis de sa bonne ». Même le Père Jean CHARBONNET, Supérieur du Séminaire, auquel il s’ouvre de ce qu’il a découvert, avoue : « et dire que nous vous préparions à cela, nous étions inconscients !« . Il évoque évidemment la chanson d’Henri COLAS « La bonne du curé ». Lire la suite »

ARGIS

Fin d’été 1959, l’organisation des catéchismes à la paroisse et de l’aumônerie au lycée est prête pour la rentrée suivante. Jean–Claude a la visite de Mgr FOURREY, successeur de Mgr MAISONOBE à l’Évêché de Belley depuis 1955 : « Vous êtes nommé curé à Argis » – Mais la rentrée est déjà toute prête ! – La nomination est déjà imprimée ». Il n’y avait pas de place pour la tergiversation dans l’Eglise de ce temps–là. « Il faudra passer votre permis de conduire, je n’assurerai pas votre moto dans des pays aussi accidentés ». Jean – Claude aurait la charge de trois paroisses, Argis, Arandas et Oncieu, 35 km d’un bout à l’autre de ce territoire. Argis est au fond d’une vallée, la « Cluse des Hôpitaux » qui, à l’extrême sud des chaînons du Jura, permet le passage de la Nationale 504 et de la voie ferrée Lyon – Genève. Les communes d’Arandas et d’Oncieu sont situées sur chacun des plateaux qui bordent de part et d’autre cette cluse avec des falaises abruptes,  600 ou 700 mètres plus haut en altitude. Lire la suite »

AUMONIER DU LYCÉE DE BELLEY ; CURÉ DE MAGNIEU.

Jean-Claude est le premier aumônier du lycée : il faut  donc faire les démarches auprès du Rectorat pour l’ouverture d’une aumônerie, et pour son agrément personnel comme aumônier, après la classique enquête de personnalité… Ses successeurs n’auront plus qu’à demander l’agrément personnel, l’aumônerie sera ouverte. Jean-Claude a été Secrétaire des aumôniers de l’Enseignement public de la région « Centre–Est », une circonscription ecclésiastique allant du diocèse de Valence à celui de Dijon, de celui de Clermont à celui d’Annecy[1]. Pendant cette période fut négociée avec le Ministère de l’Éducation nationale, et obtenue, la possibilité pour l’Eglise de nommer des aumôniers laïcs. Cette disposition est d’une grande importance : elle reconnaît le fait que l’Eglise a la responsabilité de choisir et de nommer l’intervenant à qui elle confie cette mission dans un établissement public. Lire la suite »

« LE CURÉ DU BUGEY »

Messe 4

Certes, l’expression est notoirement excessive vis-à-vis des autres paroisses de la même zone, mais elle a souvent été entendue ou prononcée par des amis. Après l’aumônerie du lycée, Jean–Claude se voit confier la charge de « dix–huit clochers » ! Une situation qui n’a rien d’extraordinaire dans l’Église de France maintenant, vu la diminution du nombre de prêtres. Son territoire s’étend essentiellement au nord de Belley, une sorte de triangle qui va de La Burbanche dans la Cluse des Hôpitaux à l’ouest, à Ceyzérieu sur les bords du Rhône à l’est et à Parves au sud. Lire la suite »

EN RETRAITE ?

Il y a une dizaine d’année, en 2001, Jean–Claude est déchargé de ses dix huit clochers, il prend sa retraite, mais reste dans sa cure de Magnieu où il garde les fonctions de curé. À sa manière, avec la même disponibilité à ceux qui passent par hasard ou plusieurs fois par semaine, aux habitués de la messe du dimanche, – célébrée maintenant avec plus de régularité puisqu’il n’est plus obligé de desservir d’autres paroisses – ou à ceux qui cherchent encore une oreille attentive à des situations « hors normes »…  Dans l’inspiration de ce texte qu’il avait souvent médité au Séminaire :

« Il importe d’être vivant »

Il importe d’être vivant.
Il importe que mon visage soit le seuil et le cadran,
Que tout regard, que tout rayon y marque l’heure,
Que le jour tienne table ouverte en ma demeure
Que ma maison soit un alcarazas pour le passant.
Il importe
Que j’offre le pain frais avec le sel de l’âge
Que jamais je ne sois repu de partager
Que le premier venu s’attable pour manger
Puis sans payer l’écot reprenne son voyage.
Il importe
De tout donner de n’attendre rien même de Dieu
D’être ci pour les sans feu ni lieu, pour les sans Dieu,
Il importe d’être vivant.

Pierre EMMANUEL